de ThierryM » 25 Avr 2014, 18:05
Je n'ai pas tout compris alors je réponds seulement sur certains points :
- le "gagne-pain". Oui, bien sûr. Mais Gingko le souligne parfaitement : le lecteur est bien content de voir réapparaître les personnages auxquels il était attaché. Donc, tout le monde est responsable du phénomène, moi compris.
- la comparaison avec Jésus : sur la forme, je suis en total désaccord avec le message précédent. Il n'y a strictement aucune raison pour que les religions imposent à ceux qui ne les partagent pas un quelconque respect, qui s'apparente en fait à l'interdiction du blasphème (concept éminement religieux). Et c'est quelqu'un qui, sans se rattacher à tel ou tel culte, se reconnaît parfaitement comme déiste. On peut se moquer, ironiser, critiquer, carricaturer etc. toutes les religions. Et le seul droit de celles-ci face à des telles situations est de fermer leur gueule.
Maintenant, sur le fond, la comparaison est complètement bidon. La résurrection christique, de même que celles des religions antérieures, n'a strictement rien à voir avec celle des héros aujourd'hui. Pour la bonne raison que, dans ces croyances, le concept de résurrection est prévu dès le départ du mythe ; ce n'est pas un élément qui vient se greffer, se rajouter a posteriori d'un mythe. En d'autres termes, il n'y a pas le mythe de la prédication de Jésus qui aurait été complété des années plus tard par un mythe de sa résurrection ; il n'y a pas un mythe d'Hercule et de ses travaux allant jusqu'à sa mort, puis un autre mythe qui relate son ascension divine, etc. etc. Or, dans le cadre des comics, dans la très grande majorité des morts, le scénariste original ne s'inscrit pas du tout dans l'histoire qui ramènera le héros (même s'il n'est pas dupe et sait que ce qu'il écrit sera modifié plus tard). Il y a concomittance des histoires dans un cas, et ajouts d'histoires à d'autres dans le second. La logique de construction scénaristique est ainsi complètement différente, invalidant la pertinence de la comparaison. Comme quoi, il est possible de critiquer, d'ironiser sur les religions mais que toutes les critiques et ironies ne sont pas nécessairement pertinentes et intéressantes.